Saint Georges, patron des scouts

Le martyr Saint George, choisi par Baden-Powell comme patron de tous les scouts de toutes branches, est célébré par l’Église le 23 avril ; c’est donc ce jour-là aussi qu’est célébrée la Journée du Scoutisme. C’est ce jour-là que chaque guide et chaque scout renouvelle et se souvient de sa promesse.

Saint Georges est sans aucun doute l’un des saints les plus anciens et les plus aimés de l’Église, d’Orient et d’Occident. Il est également le patron de plusieurs villes et pays, comme du Portugal et de l’Angleterre, patrie de Lord Baden-Powell, fondateur du scoutisme. De fait, plusieurs rois de Grande-Bretagne ont porté le nom Georges (par exemple, le père de la reine Elisabeth II était le roi George VI, et un des ses arrière-petit-fils porte ce nom). En ce jour, nous célébrons également la fête du Saint-Père, le Pape François, dont le nom de baptême est Jorge Mário !

George, nés en Cappadoce (une région de la Turquie actuelle), à la fin du IIIe s., était un militaire romain (tribun). Il a été martyrisé, sur ordre de l’Empereur (on ne sait pas lequel), pour ne pas avoir renié sa foi au Christ. C’était une période de grande persécution. Beaucoup ont renoncé à leur foi en Jésus. Seuls les hommes et les femmes vraiment forts, de tous âges, nourris par la Parole et l’Eucharistie, ont pu témoigner du Seigneur par leur propre vie.

Le dragon qui a effrayé la population de Silena

La plupart d’entre nous se souviennent de la belle image de Saint Georges sur son cheval blanc, tuant le dragon. Nous trouvons cette histoire dans un livre célèbre du dominicain Giácomo de Voragine (archevêque de Gênes, en Italie), du 13ème s., appelée Legenda Aurea. Dans ce livre, avant de nous parler du martyre de Saint George, l’auteur raconte comment le saint a sauvé la ville de Silena, dans la province romaine de Libye (Afrique du Nord).

Dans le grand lac à côté de la ville, un dragon se cachait, ce qui menaçait la sécurité et la paix de la population locale. Pour empêcher le monstre de s’approcher, les habitants lui donnaient deux moutons chaque jour. Quand les moutons ont commencé à manquer, le conseil municipal a décidé de donner à l’animal un mouton et un être humain parmi les jeunes hommes et les jeunes filles de la population. Observons la symbologie de l’histoire : le mal, le vice, symbolisé dans le dragon, avait consommé le gagne-pain (les moutons) et la vie des jeunes de la population.

Georges et le dragon

Après un certain temps, le hasard tombe finalement sur la fille du roi de la ville. Amer, le roi fait ses adieux à la princesse. Elle vient se tenir au bord du lac, en attendant sa fin. C’est à ce moment, précisément, que le jeune Georges y apparaît. En voyant la jeune femme pleurer, son cœur de chevalier chrétien, de garçon au grand cœur, ne peut résister. Il vient et lui demande ce qui ne va pas. La jeune femme lui demande de partir rapidement, de peur qu’il ne soit lui aussi dévoré. Georges ne perd pas son sang-froid et attend que la princesse lui raconte l’histoire. En tant que chrétien et jeune homme courageux, il ne pouvait en aucun cas abandonner cette jeune fille fragile aux griffes du malin. Ce serait un déshonneur ! Au lieu de s’enfuir, Georges reste fermement aux côtés de la jeune femme exposée au danger, la réconfortant. N’oublions jamais : le plus fort doit toujours protéger le plus faible.

Alors qu’ils parlent encore, le dragon sort la tête de l’eau. La princesse hurle d’horreur. Georges monte immédiatement sur son cheval, se protège avec le signe de la croix et, avec l’audace et la liberté même des enfants de Dieu, attaque le dragon. Brandissant vigoureusement la lance, en demandant la protection du ciel, il frappe le monstre et le jette au sol.

Le dragon blessé, George demande à la princesse de mettre sa ceinture autour du cou de la bête, sans crainte. Le dragon suit, comme un chiot apprivoisé. Lorsque nous agissons avec la force de la grâce de Dieu, tout vice peut être surmonté, comme l’a été le dragon. Le mal n’est jamais plus fort que le bien qui vient de Dieu.

La libération de la ville

Georges et la princesse entrent dans la ville. Le dragon est avec eux comme un animal de compagnie. On peut imaginer l’horreur qui saisit la population en voyant cette scène. Le jeune Georges déclare alors : « Ne craignez rien. Le Seigneur m’a envoyé pour vous délivrer des malheurs causés par ce dragon. Croyez au Christ, recevez le baptême, et je tuerai le dragon ». Ainsi, le roi et toute la ville furent baptisés. Saint George tira son épée, qu’il maniait avec une tant d’habileté (fruit de longs entraînements martiaux) et mit fin à l’existence de la bête. Il fallut quatre paires de bœufs pour traîner la bête morte hors des murs de la ville de Silena !

Georges savait qu’il ne suffirait pas de tuer le dragon. Si les habitants de la ville ne changeaient pas leur vie, ne recevaient pas le baptême, ils resteraient toujours faibles face aux autres maux et monstres qui les approchaient.

Le frère Giácomo de Voragine dit également qu’en l’honneur de la Vierge Marie et de Georges, le roi fit construire une grande église, sous l’autel de laquelle une source d’eau curative apparut. Le roi offrit à Georges une énorme somme d’argent. Le jeune saint la refusa (nous ne facturons jamais les bonnes actions, comme l’a enseigné Baden-Powell). Il demanda au roi de faire don de la somme aux plus pauvres.

Avant de partir, Georges donna au roi quatre conseils sages: prendre soin des églises de Dieu, honorer les prêtres, assister attentivement à la liturgie et ne jamais oublier les pauvres. Puis il salua le roi et partit.

Patron et intercesseur des guides et scouts

La belle histoire de Saint Georges, la grande dévotion que notre peuple a pour lui, les innombrables miracles opérés par son intercession au fil des siècles, sa fermeté de caractère, affrontant le mal et le martyre sans jamais perdre son calme (fruit de sa confiance dans le Christ), nous font rendre grâce au Bon Dieu de nous l’avoir donné comme patron des scouts du monde entier, de toutes les branches ! Que sa force et sa bonté soient une inspiration pour chacun de nous, guides et scouts, dans notre pèlerinage terrestre vers le Christ !

Que Saint Georges intercède pour chacun de nous, pour le mouvement et pour le Saint-Père, le Pape François, qui a reçu le nom de Georges à son baptême !

Fr. André André Tavares, op

Conseiller religieux national de l’Association des guides et scouts catholiques du Brésil